Le Fonds de Dotation Mercy:
10 ans de philanthropie atypique et volontariste au service de l’innovation en matière de santé-sécurité et bien-être au travail
En France, la prise en compte de la santé et de la sécurité au travail ne date pas d’hier.
Dès avant la Seconde Guerre mondiale, des protections avaient été mises en place pour prévenir les blessures physiques. Ensuite, le préambule de la Constitution de 1946 a marqué cette reconnaissance en s’inspirant des principes établis par le Conseil National de la Résistance. Plus qu’une simple force de production interchangeable, le travailleur est alors devenu un individu bénéficiant de droits individuels et collectifs évoluant en fonction des nouveaux enjeux sociétaux et économiques.
Ainsi, la protection a d’abord concerné la santé physique, avant de s’étendre aux problématiques de santé mentale avec la tertiarisation de l’économie.
Ce système est aujourd’hui structuré et juridiquement abouti : le code du travail fixe les obligations des employeurs, la jurisprudence renforce ces obligations et les directives européennes harmonisent ces principes à l’échelle de l’Union Européenne.
Comme l’explique Xavier Iochum, avocat au Barreau de Metz, « le principal défi n’est donc plus tant de créer de nouvelles règles que de garantir leur application effective dans toutes les entreprises. »
Car laisser faire ou laisser passer n’est pas une option. L’employeur doit impérativement être un acteur actif en matière de sécurité et ce, quel qu’en soit le coût. à défaut, il peut être condamné. Il agit en réaction, bien sûr, lorsqu’un problème survient. Mais aussi en prévention, pour éviter qu’il n’arrive.
Pour soutenir les employeurs dans cette obligation, il existe, au cœur de la Moselle, une structure atypique et unique dans le paysage des financements philanthropiques français : le Fonds de Dotation Mercy.
Le principal défi n’est plus tant de créer de nouvelles règles que de garantir leur application effective dans toutes les entreprises.
Bien plus qu’une tirelire : un instrument de développement territorial
Depuis dix ans, le Fonds de Dotation Mercy finance des études et des projets innovants d’intérêt général visant à améliorer la santé-sécurité au travail et les conditions d’exercice des salariés.
Son histoire est singulière. Elle trouve, en effet, ses origines dans un système de prévoyance mis en place dans les années ’70 par un collège composé d’entreprises et de représentants syndicaux, principalement issus du secteur de la métallurgie de Moselle et du Nord de la Meurthe-et-Moselle. Cette caisse permettait alors de couvrir les accidents de la vie des salariés, qu’ils soient ponctuels ou plus invalidants à long terme.
Lorsque ce système de prévoyance est devenu obsolète, compte tenu de l’évolution réglementaire, les réserves financières accumulées (soit l’équivalent de 40 millions d’euros) avec l’aide et les conseils de Corine Andrieux, avocate, ont été sanctuarisées pour constituer un fonds de dotation d’un genre inédit, au bénéfice direct des entreprises locales et de leurs salariés.
« Très vite, il a fallu faire connaître la démarche et clarifier son utilité pour les acteurs économiques » explique Xavier Iochum. « Notamment, il a été très important de dépasser l’image d’une simple “cagnotte” et de positionner le Fonds de Dotation Mercy comme un acteur engagé et ancré dans son territoire. »
Du soutien à l’innovation, de l’accompagnement expert et de la mise en relation
Plusieurs axes-clés de développement ont ainsi émergé, qui constituent aujourd’hui encore l’ADN du Fonds Mercy : le soutien financier à l’innovation et l’accompagnement expert des employeurs sur les questions de santé, de sécurité et de bien-être au travail.
S’y adosse une stratégie de diffusion des bonnes pratiques qui permet de faire rayonner l’action du Fonds de Dotation mais aussi d’en accroître la notoriété, qui doit encore progresser. Cette volonté de communiquer se matérialise à travers le site internet et une présence de plus en plus affirmée sur les réseaux sociaux professionnels. Elle s’incarne également via l’organisation annuelle d’un colloque thématique qui sert de vitrine et permet aux parties prenantes de se rencontrer autour d’un sujet fédérateur.
Enfin, le Fonds Mercy, ce sont aussi des lieux : un premier ensemble de 1.200 m² situé à Metz et un autre de plus de 2.000 m² implanté à Bouxières-sous-Froidmont, une zone en pleine expansion à mi-chemin entre Metz et Nancy. Ce parc immobilier aux lignes résolument contemporaines abrite les bureaux du Fonds mais aussi plusieurs plateaux tout équipés et destinés à la location. Malin : les revenus ainsi générés couvrent les frais de fonctionnement du Fonds et viennent aussi le renforcer.
L’ensemble Mercy II à Bouxières-sous-Froidmont
Un fonctionnement paritaire qui reflète des valeurs partagées
Héritage de son passé, le Fonds Mercy est toujours aujourd’hui encadré par un conseil d’administration paritaire, présidé par Maurice Grunwald et composé d’émissaires des principales organisations patronales et syndicales représentées au niveau national.
Est-ce si simple de se comprendre et de décider ensemble quand on vient des deux mondes ? « Améliorer les conditions de travail est un intérêt qui nous rassemble » répond sans hésiter Charles Vonner, l’un des administrateurs du Fonds, représentant de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). « Nos discussions sont franches et ouvertes. à ce jour, il n’y a jamais de sujets sur lesquels nous ayons eu besoin de voter pour trancher. Nous travaillons plutôt dans une logique de consensus. On se complète bien aussi », ajoute-t-il, « lorsqu’il s’agit d’analyser les dossiers qui nous sont présentés. C’est cette diversité de regards qui alimente notre réflexion et la rend unique en son genre. »
Le Fonds de Dotation Mercy, c’est à la fois une source de financement et une expertise. C’est une structure absolument unique en son genre en France.
Un mode de fonctionnement efficient au service des projets
Chaque année, le Fonds Mercy met à disposition à peu près un million d’euros. La règle est élémentaire : chaque euro investi par le Fonds doit être en principe doublé d’un euro investi par le porteur de projet.
Avec l’expérience, la procédure d’approche ainsi que les étapes d’étude, de prise de décision et enfin de soutien aux projets ont été simplifiées au maximum, dans une volonté d’être à la fois rapide et efficace, en s’alignant ainsi sur la temporalité et les méthodes des entreprises : « Nous évaluons un projet en discutant directement avec le porteur, en examinant le budget et en déterminant sans attendre si le Fonds peut y contribuer, au regard des critères qui sont les siens. Dès que le Conseil d’administration donne son accord, nous informons le porteur. Les montants sont alors libérés en quelques jours » explique, pragmatique, Dominique Bourrion, le directeur du Fonds de Dotation Mercy depuis 3 ans.
Cette posture dynamique et orientée résultats contribue largement à la réputation du Fonds auprès des décideurs locaux, qu’ils soient publics ou privés. Elle soutient aussi l’engagement quotidien des membres du Conseil d’administration : « Je suis, à chaque fois, positivement ébahi par les idées qui peuvent être proposées » avoue André Bousser, représentant de l’Union des Entreprises de Moselle (UE 57). « La théorie est à la portée de tout le monde. Mais moi, ce que j’apprécie, c’est de passer à l’action et d’obtenir des bénéfices tangibles. Et ici, au Fonds Mercy, on agit » conclut-il, déterminé.
Des résultats à la hauteur de l’engagement
Une vingtaine de projets sont soutenus chaque année, en moyenne.
La manne du Fonds a déjà aidé à faire naître un jardin thérapeutique de repos pour le personnel soignant de l’EHPAD des Prés de Saint-Pierre de Thionville, soutenu la création d’un parcours premier métier « Management comportemental de la sécurité en entreprise » au sein de l’Ecole Nationale des Ingénieurs de Metz (ENIM), contribué à réduire l’utilisation des produits chimiques dans les ateliers des Emaux de Longwy, co-financé une étude visant à mécaniser le processus de nettoyage et de vidange des avaloirs pour en réduire la pénibilité pour les salariés de l’entreprise Malezieux, accompagné le lancement d’un programme de recherche visant à évaluer et prévenir les risques psychosociaux chez les sportifs professionnels, en coopération avec le laboratoire ”Sport – Expertise – Performance” de l’INSEP, financé une étude destinée à optimiser l’accompagnement psychologique des employés du zoo d’Amnéville, confrontés à un plan de transformation et de redynamisation… Et ce ne sont là que quelques exemples parmi de nombreux autres, qui montrent tout l’intérêt et toute la diversité des innovations possibles.
« Aucun secteur n’échappe aux enjeux de santé, de sécurité et de bien-être au travail » explique Séverine Stano, une autre administratrice du Fonds Mercy, représentante de l’Union des entreprises de proximité (U2P). « On pense souvent à l’industrie et aux accidents du travail, évidemment. Mais ces problématiques vont bien au-delà et concernent tous les domaines, dont celui de la santé mentale. Il n’existe aucun métier qui ne puisse être amélioré aujourd’hui, quel qu’il soit. »
Des compétences renforcées pour maximiser l’impact
L’intervention du Fonds Mercy ne se limite pas à mettre à disposition un financement, mais bien à cheminer, main dans la main, avec le porteur de projet pour l’aider à tirer le meilleur de son idée initiale.
« Plus on accompagne des projets, plus on développe une expertise dans cet accompagnement » s’enthousiasme Dominique Bourrion. « C’est une évolution riche de sens, beaucoup plus stimulante que la simple idée de signer un chèque. Elle nous place dans un rôle de coach et de facilitateur. Les porteurs de projets sont souvent lancés à pleine vitesse dans leurs propres dynamiques. Notre valeur ajoutée est parfois de les ralentir ou de les recadrer : fixer des réunions pour faire le point, vérifier l’avancement des étapes convenues, confronter les idées, s’assurer que le plan initial est bien suivi… C’est nous qui donnons le tempo ! Nous allons systématiquement sur site aussi, pour observer et sentir le terrain. Il ne s’agit pas de nous vendre du rêve mais du concret » précise-t-il, soucieux d’être bien compris.
Plus on accompagne de projets, plus on développe une expertise dans cet accompagnement.
Un regard extérieur bien vécu par les porteurs de projets ? « Je suis convaincu que les structures que nous accompagnons voient notre intervention comme une aide précieuse mais aussi un moyen de se concentrer sur leurs compétences de contenu sans se disperser » avance encore Dominique Bourrion.
Savoir dire non ou assumer de reporter la validation d’une demande de soutien est aussi une force du Fonds. Il arrive ainsi que des postulants repartent bredouilles, parce que leur idée, si elle est prometteuse, n’a pas été suffisamment travaillée pour rencontrer l’ensemble des exigences ouvrant la porte à un financement. L’équipe du Fonds de Dotation leur indique alors les améliorations à apporter et les invite à soumettre à nouveau leur candidature, une fois le projet mieux défini. « Parfois même, il nous arrive de nous investir directement dans le raffinage du dossier pour le rendre plus solide avant de le présenter au Conseil d’administration qui décidera de l’attribution du soutien financier » ajoute le directeur du Fonds.
L’objectif est toujours le même : garantir la pertinence et la qualité des projets aidés, en faisant systématiquement le lien avec le territoire. L’enjeu ? Favoriser des initiatives d’intérêt général et reproductibles qui puissent bénéficier à un plus grand nombre d’entreprises et de salariés, au-delà même de la structure financée.
« Nous sommes vraiment utiles grâce aux projets que nous soutenons. Je ressens une vraie satisfaction à travailler ici » admet d’ailleurs avec le sourire Christelle Hilpert, qui assiste Maurice Grunwald et Dominique Bourrion sur les tâches administratives.
Un terreau fertile pour connecter les acteurs
Le Fonds de Dotation Mercy aide aussi à la mise en relation d’acteurs qui, sans lui, ne se seraient peut-être jamais rencontrés.
Depuis 2022, notamment, un colloque est organisé à Metz chaque printemps. Cette journée constitue une occasion hors du commun pour réseauter entre professionnels autour des enjeux de santé-sécurité et bien-être au travail, en faisant exploser les barrières sectorielles. Il n’est ainsi pas rare d’y croiser, au détour d’un couloir, un capitaine d’industrie en pleine discussion avec un militaire ou un représentant du monde culturel. Scène sans doute surréaliste ailleurs, mais coutumière en Moselle, dès lors que le Fonds s’en mêle.
Et cela peut aller plus loin. Par exemple, l’expérience accumulée au sein de la chaire industrielle Behaviour, portée par l’ENIM et le Laboratoire Lorrain de Psychologie et Neurosciences de la dynamique des comportements (2LPN) avec le soutien du Fonds de Dotation Mercy, sera très prochainement mise à profit dans un tout autre cadre : celui de la Gendarmerie du Grand Est. Même si les contextes d’intervention sont très différents, il s’agira, dans les deux cas, de travailler à la modification des comportements humains en faveur de la santé et de la sécurité au travail. « Ce qui, au départ, n’était qu’une discussion ouverte est devenu un projet structurant, qui a séduit tout le monde et que le Fonds a contribué à dynamiser tout en garantissant l’équilibre stratégique entre les deux parties » conclut Dominique Bourrion, avec une pointe de fierté.
Une légitimité unique et un vrai potentiel de développement
Mais quels sont alors les défis qui restent sur la table du Fonds de Dotation Mercy pour les années à venir ?
Son directeur est clair : « Chaque jour oblige à réévaluer la stratégie et à l’adapter en fonction des réalités du terrain. Aucune organisation ne peut se reposer sur ses acquis. Si elle arrête de se développer, elle meurt. »
Ainsi, il sera encore nécessaire, demain, de faire plus et mieux connaître l’activité du Fonds auprès de nouveaux porteurs de projets potentiels. L’idée ? Affiner le plan de communication B to B en analysant les besoins des cibles, en investissant les bons canaux et en continuant à nourrir les acteurs patronaux et syndicaux avec des contenus pertinents.
Autre piste de développement possible : le renforcement de l’équipe avec un profil spécialisé en matière de santé-sécurité au travail qui puisse aider à structurer et donner vie à une offre d’accompagnement (aide au montage de projets, assistance à maîtrise d’ouvrage) encore plus aboutie, au-delà des démarches déjà réalisées de manière empirique aujourd’hui.
Rendre plus robuste l’assise scientifique du processus d’instruction des candidatures constituera un autre point-clé. Comme l’indique avec lucidité Philippe Carme, représentant du syndicat CFTC au sein du Conseil d’administration, « lorsqu’un critère d’innovation entre en jeu, ce n’est pas toujours simple de le définir ou de le reconnaître. »
Cet avis est partagé par Eric Brangier, enseignant-chercheur au sein de l’Université de Lorraine qui a, lui aussi, bénéficié des aides du Fonds pour conduire une étude sur la santé au travail. « Le Fonds de Dotation Mercy est réactif, agile et ouvert à la remise en question. Il manifeste une saine curiosité pour de nombreuses initiatives et n’exclut rien a priori, ce qui est une vraie qualité. Cependant, ce qui semble manquer, c’est la présence d’un conseil scientifique capable d’apporter une expertise sur les projets » explique-t-il. La mise en place d’une telle instance indépendante permettrait de repérer plus aisément des travaux potentiellement redondants, en assurant ainsi que les recherches et projets soutenus soient réellement innovants.
Enfin, le prolongement et l’intensification de l’action du Fonds Mercy pourrait utilement se matérialiser à travers la création d’un véritable centre de ressources rassemblant et diffusant les bonnes pratiques en matière de santé-sécurité et bien-être au travail. Ce serait une première en France. « Pour l’instant, le Fonds ne dispose pas des moyens humains nécessaires pour mener une veille approfondie au-delà de son territoire » note l’avocat Xavier Iochum. Or, il y aurait un vrai potentiel à développer cette offre de services additionnelle en contrepartie, par exemple, du paiement d’une cotisation. « Cela permettrait d’impliquer encore davantage les entreprises dans le modèle, renforcerait l’impact du Fonds et contribuerait à assurer sa durabilité sur le long terme » suggère encore Maître Iochum.
En 1996, j’ai été témoin d’un accident grave qui a laissé un de mes collègues de 24 ans sur le carreau. (…) Ça m’a marqué pour la vie. Si je siège aujourd’hui au Conseil d’administration du Fonds de Dotation Mercy, c’est pour contribuer modestement à ce que cela ne se reproduise plus.
Chaque jour, la volonté de sauver des vies
En l’espace de dix ans, c’est tout un écosystème d’acteurs qui s’est progressivement structuré en Moselle et dans le nord de la Meurthe-et-Moselle, en partie sous l’impulsion du Fonds de Dotation Mercy.
Les enjeux de la santé-sécurité et du bien-être au travail ont infusé dans les entreprises et les services publics, créant et renforçant ainsi, au fil de l’eau, une culture et un état d’esprit propices à la réduction des risques et de l’accidentologie.
Certes, il reste encore des employeurs à conscientiser et à convaincre d’innover, au-delà de leurs obligations légales. Mais le parcours est engagé et il offre encore – on l’a vu – de nombreuses perspectives, toutes porteuses de sens.
« En 1996, j’ai été témoin d’un accident grave qui a laissé un de mes collègues de 24 ans sur le carreau. à l’époque, j’étais sur le même poste que lui et on se connaissait bien. Ça m’a marqué pour la vie » explique avec émotion Thierry Didelon, représentant de la CFDT. « Si je siège aujourd’hui au Conseil d’administration du Fonds de Dotation Mercy, c’est pour contribuer modestement à ce que cela ne se reproduise plus » poursuit-il. « Beaucoup de ceux qui faisaient partie de mon entourage privé sont partis épuisés par le travail » répond en écho Dominique Bourrion. « Grâce au soutien du Fonds Mercy, il est aujourd’hui possible de mettre en place des solutions qui améliorent réellement la vie des gens. Peut-être même qu’on sauve des vies. C’est, en tout cas, ce que je veux croire et c’est à cela que je m’emploie tous les jours. »
Interviews et rédaction : Nathalie Ricaille, journaliste.
Les propos ayant servi de base à cet article ont été recueillis entre février et mai 2025.
Que toutes les personnes interviewées soient ici remerciées pour leur temps et l’intérêt qu’elles ont marqué à l’égard de la sollicitation du Fonds de Dotation Mercy.
Le Fonds de Dotation Mercy : 10 ans de philanthropie atypique et volontariste au service de l’innovation en matière de santé-sécurité et bien-être au travail
Cet article fait partie d'une série qui retrace les 10 premières années d'action du Fonds de Dotation Mercy. Constituée de 8 parties, dont vous pourrez trouver les liens ci-dessous, elle donne à voir à travers des témoignages variés la portée du Fonds de Dotation Mercy dans le soutien à l'innovation dans le domaine de la santé-sécurité et le bien-être au travail.
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